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Laos


Don Det 5 au 8 octobre :

Nous prenons un bus depuis Kratie, Cambodge, pour passer au Laos en direction de Don Det. La traversée de la frontière est toujours un moment épique, car on ne sait jamais combien ça va nous coûter, selon l’humeur des douaniers. Pour cette fois nous aurons du nous acquiter d’une surtaxe car il était tard, 18 heures!

Depuis la frontière nous roulons encore 30 minutes, il fait nuit. On embarque sur une pirogue pour Don Det, une des 4000 îles du Sud du Laos. La pirogue file sur le Mékong avec comme seul éclairage les lampes torches des pêcheurs.

Le premier soir, on dort dans un petit bungalow. Sympa le matin avec le chant des oiseaux et le bruit des pirogues sur l’eau. Cependant, un peu spartiate et petit, nous déménageons pour un peu plus de confort (on se fait vieux).

On loue des vélos et on part sur l’autre île, Don Kohn. On prend d’abord une piste le long de l’eau jusqu’au pont français qu‘on traverse pour se rendre aux chutes d’eau. Très belles, mais peu hautes. L’eau se déverse de plusieurs endroits au travers de gros rochers et jaillit en gros bouillons. A la sortie de la chute, des pêcheurs ont tendu des nasses et il faut être très courageux pour le faire, au vue du courant!

Et c’est reparti pour atteindre la pointe sud. On est content de pédaler sur un chemin carrossable, qui est en fait l’ancienne ligne de chemin de fer construite par les Français. Les Laotiens en ont pris la ferraille et le bois pour leurs constructions. On traverse l’île dans sa largeur, le paysage est très beau entre rizières et maisons sur pilotis, c’est assez sauvage. On mange à la pointe de l’île où l’on voit le Mékong réunir ses deux bras. A gauche, le Laos, à droite, le Cambodge.

Le lendemain, on traverse en pirogue pour reprendre un bus pour Pakse, 4 heures de voyage sur une route en bon état.

Pakse et le plateau des Boloven 8 au 10 octobre:

La ville de Pakse n’a pas grand intérêt, c’est juste le point de départ pour les excurtions sur le plateau des Boloven. On décide de louer deux scooters chez un Belge, Yves, et sa femme Miss Noy qui ont une agence à coté de notre guesthouse. Il nous donne toutes les explications nécessaires sur le circuit à faire, très bien, on tente l’aventure pour 3 jours.

Les routes laotiennes ne sont pas très encombrées de véhicules: le pays est plus de 5 fois plus grand que la Suisse pour moins d’habitants. Comme au Cambodge, il y a peu de panneaux, chacun a la priorité, surtout les plus gros! On ne peut pas rouler vite, il y a des trous parfois, sans parler des cochons, poules, canards, vaches et chiens qui traversent ou sont carrément couchés sur la route.

On s’arrête chez monsieur Vieng, paysan producteur de café. Très instructif: M. Vieng a trois sortes de caféiers qui produisent à des moments différents, ce sont des cultures biologiques.

Entre les caféiers, des essences plus grandes sont plantées pour abriter les abres du soleil trop brûlant. On trouve différents arbres fruitiers et palmiers, ainsi que du maïs, des piments, du manioc, de la citronnelle, des plantes médicinales... C’est en fait un grand jardin extraordinaire, avec une ribambelle de mille-pattes, de papillons, de fourmis rouges... D’ailleurs, les fourmis rouges sont utilisées en cuisine pour assaisonner les mets, on a pu en manger, elles ont un goût citronné!

M. Vieng a recueilli une civette dont les parents ont été tués pour être mangés! C‘est un adorable petit animal, une sorte de chat tacheté au nez pointu et à la longue queue noire.

On arrive à Tad Lo, charmant petit village du haut plateau, avec la pluie et on se trouve une chambre dans une guesthouse. Le lendemain, on va voir le bain d’un éléphant à l’hôtel voisin.

On se rend ensuite dans un village animiste. C’est un habitant, M. Hook, qui officie comme guide dans ce village Hmong. Les habitants pensent que des esprits habitent en toutes choses; l’esprit du feu, de l’eau, du bois, des plantes... il y a donc des tas de rites, tabous et cérémonies très contraignantes.

Sous des maisons, les cercueils de la famille sont entreposés en attendant leur occupant. Selon la coutume, chacun doit fabriquer son cercueil pour tenir les mauvais esprits éloignés.

A côté des maisons, les femmes font sécher le riz, le maïs et des écorces au soleil. Elles tissent sous la maison pendant que les enfants fument... hé oui, dès l’âge de 3 ans, les enfants fument une longue pipe en bambou dans laquelle, comme dans les narguillés, il y a de l’eau qui filtre des feuilles de riz brûlées. « C’est bon pour la santé! » nous dit le guide. Enzo s’y essaie et toussote un peu.

Le lendemain, nous quittons Tad Lo pour retourner à Pakse, ce sera une étape de plus de 120 km. Les paysages sont beaux, chaque village traversé a sa spécificité: là, les forgerons, ici les paniers en osier, là, les légumes, ici les fruits... En chemin, nous allons voir 2 chutes d’eau. La première est touristique et plus haute que belle. La deuxième est désertée et pour cause, la piste qui y mène est faite de terre argileuse qui est extrêment glissante! La cascade est très belle.

On arrive fatigués à Pakse. Cependant, c’est pas fini, ce soir départ à 20h00 en bus de nuit pour la capitale Vientiane.

Le bus de nuit, si vous voulez dormir, un conseil: ne pas mesurer plus d’1m50. Les matelas sont prévus pour les Laotiens, plus petits que nous. Tous les plus grands ont les jambes pliées ou les pieds collés à la paroi de séparation. 10 heures de route comme ça... nuit difficile, on arrive cassés à Vientiane.

Vientiane 11 au 15 octobre:

On retrouve des restos français, italiens, japonais et même une vraie boulangerie! ça fait du bien, on va se régaler et retrouver un peu de nos saveurs occidentales.

Vientiane est relativement petite, les bâtiments sont bas, les rues bordées d’arbres. La circulation est peu dense. Mais pour l’instant pas le temps de flâner, il faut aller faire notre visa pour la Thaïlande. C’est un peu le stress, la demande ne se fait que le matin et il y a foule quand on arrive, au dernier moment, comme d’habitude. Il faudra revenir le chercher le lendemain.

On loue des vélos pour visiter la ville en retournant vers le consulat thaï. C’est facile, tout est plat au bord du Mékong, mais parfois il vaut mieux rouler sur le trottoir pour éviter les voitures.

On visite un grand marché couvert qui est une vraie caverne d’Ali Baba, on y trouve absolument de tout! Plus au nord, il y a une sorte d’arche de triomphe avec de grandes voies de circulation. Construit après la guerre, le bâtiment est tout en béton, celui-là même que les Américains avaient donné pour construire une piste d’aviation! Du coup, les expatriés l’appellent la piste verticale.

Le jour d’après on reloue des vélos, on longe le Mékong et visitons le monument national, un stupa géant. Entouré par une enceinte couverte, il est entièrement doré. Les alentours aussi sont très beaux avec des temples et des jardins fleuris. On profite ainsi de la ville, de la gastronomie et des massages pendant plusieurs jours.

Vang Vieng 16 au 18 octobre:

C’est une grosse bourgade pour routards, avec des bars et des restos bruyants. Les activités du lieu sont la descente de la rivière en pneu ou kayak. Le seul intérêt consiste dans son paysage de falaises karstiques. Derrière notre guesthouse s’étend une très longue place en gravier, c’est l’ancien aérodrome construit par la CIA pendant la guerre.

On loue des scooters, les routes ou plutôt les pistes sont terribles. Que de gros cailloux et des nids de poules! On grimpe à un point de vue magnifique sur la vallée. Les falaises sont très verdoyantes et on voit la rivière qui serpente entre les rizières dans la plaine.

On repart vers le coin populaire qui est le blue lagoon. C’est un coin de rivière d’une eau turquoise dans laquelle on saute depuis un arbre. Aussi terrible que la route, c’est samedi, il y a foule. Du karaoké à fond entre 2 discours de l’animateur et de la techno pour finir. Les touristes asiatiques se baignent habillés et portent des gilets de sauvetage. Enzo adore, Oriane est plus mitigée. Le coin hydillique ne l’est plus vraiment.

On pousse un peu plus loin, le coin est superbe avec les villages et ruisseaux. La route nous contraint à abandonner l’exploration.

Malgré la beauté du site, on abrège notre séjour dans ce lieu trop backpackerisé. Direction le nord toujours.

Luang Prabang 18 au 24 octobre :

Petite ville nichée entre le Mékong et son affluent, la rivière Nam Khan, elle est classée au patrimoine mondial par l’Unesco depuis 1995. On adore et c’est un coup de coeur immédiat.

Le centre-ville se déroule autour d’une colline, le mont Phousi, au-dessus duquel se dresse un stupa. Le point de vue est superbe. Les maisons en bois sont basses et préservées grâce à l’Unesco. Il y a beaucoup de végétation et de très nombreux temples au coeur des quartiers.

wat musée national:

Ces temples sont de petits bijoux! Souvent entourés de verdure, ils ont de gros piliers soit noirs, soit rouges foncés décorés de dorures. L’intérieur est aussi en noir ou rouge avec des bouddhas dorés. Certains sont plus sobres avec des peintures anciennes, d’autres ont des murs entiers de mosaïques représentant la vie de tous les jours. Les toits et escaliers sont ornés de dragons et les portes sont très ouvragées.

wat xiengthong:

Dans la cour, il y a les dortoirs pour les moines qui y vivent et on voit toujours des toges oranges qui sèchent sur des cordes. A toute heure, on les voit qui se promènent en ville avec des parapluies oranges pour se protéger du soleil.

A l’aube, vers 5h30, on entend les gongs dans les temples. C’est la cérémonie matinale du Tak Bat. Comme les moines ont fait voeux de pauvreté, ils défilent en file indienne selon un itinéraire identique chaque jour suivant le quartier où se trouve leur temple. Ils passent ainsi silencieusement devant les maisons pour récolter leur nourriture du jour. Les fidèles, agenouillés sur le trottoir, versent leurs offrandes dans les paniers que les moines ouvrent devant eux.

La seule grand-rue du centre s’anime dès la tombée de la nuit avec son marché nocturne. On y trouve de très belles étolles tissées main, des bijoux en argent, des livres au papier fabriqué traditionnellement.

On loue des scooters pour aller visiter une grotte, Pak Ou, le dernier bout se fait en pirogue à moteur. Sans grand intérêt sinon la ballade pour y aller. Puis on part aussi visiter les chutes d’eau de Tad Sae, magnifiques.

Moment mémorable : la sortie avec les éléphants. D’abord, la ballade en forêt sur une nacelle en bois très inconfortable. Les cornacs mènent les pachydermes et on est guère rassurés, car c’est très haut et on prend vite conscience de la puissance de l’animal. De plus, ils émettent des sortes de grognements en agitant les oreilles et on ne sait pas trop si c’est bon signe ou non!

Ensuite, petit cours de language éléphant, car nous les conduirons nous-mêmes au bain. En route, pas facile de se faire obéir. De toute façon ils connaissent la route et sont impatients de se rafraîchir, nous pas autant...

Pourtant, c’est juste génial. Une vraie partie de rigolade, l’eau est excellente et les éléphants s’y enfoncent lentement. Ensuite, les cornacs les font se secouer en leur disant en language éléphant << boon boon >> et on tombe à l’eau. Les animaux apprécient le bain et s’immergent parfois complètement pour qu’on puisse grimper sur leur dos.

Dernière sortie aux alentours, quand même à 30 km; les chutes d’eau de Kuang Si. On y va en tuk-tuk, la route est belle. La chute d’eau aussi; étroite, mais haute, son eau se déverse dans divers bassins par de petites cascades sur des roches beiges, comme celles de Tad Sae.

Avant la sortie du site, des ours noirs de la région, rescapés des Chinois amateurs de leur bile, se reposent dans des enclos. Il y en a même un qui se prélasse dans un hamac géant.

Nong Khiaw 25 au 28 octobre:

Petit village au nord du pays, la vie est très calme et les habitants sympathiques. On y mange bien, surtout le sticky rice, qui est un riz dont les grains collent entre eux, mais pas aux mains!

On dort dans une petite guesthouse tenue par une famille adorable. On a la vue sur la rivière, qui ne coule plus très vite depuis la création d'un barrage en aval.

Les Chinois ont investi la région et ont amené du bon comme du mauvais. Du bon avec le barrage qui produit l’électricité, et avec la construction de routes. Le mauvais s’est produit par la perte de terres cultivables à cause de la montée des eaux et se voit avec la destruction des forêts au profit des plantations d’hévéas pour les usines de caoutchouc en Chine.

Tôt le matin, on entame l’ascencion de la montagne pour se rendre au point de vue au-dessus du village. 1 heure de jolie grimpette au milieu de la forêt. La vue dégagée est magnifique; le village en contre–bas avec le pont qui enjambe la rivière et les montagnes à pic aux alentours. On voit la rivière qui serpente dans la vallée.

Le lendemain, jour de fête au village, c'est la pleine lune. On remonte la rivière en bateau et on marche dans un ruisseau jusqu'à une petite chute d’eau. L’eau est fraîche et on s’y baigne avec plaisir! Au retour, visite d’un village Khmu qui n’a l’électricité que depuis 4 mois. On rentre en kayak, il y a peu de courant, alors il faut beaucoup pagayer... Dur, dur. On voit des nasses à anguilles et à poissons le long de la rivière et des pêcheurs sur leur barque.

Le soir une procession passe devant les maisons, récolte des offrandes mises sur un autel et les amène au temple. Là-bas, les pèlerins font le tour du temple avec les moines devant, rentrent dans le temple et ressortent pour aller allumer les cierges d'un bateau.

C'est un peu magique, toutes ces bougies dans la nuit, bientôt tout le monde en met partout, sur les escaliers, les murs, les statues, le chemin. Tout scintille à la lumière des bougies, c'est très festif, les gens rigolent, les enfants font éclater des pétards, les moines distribuent des bougies pour décorer encore plus le temple. On s y met tous, à allumer des cierges et à les poser sur les murs. Nous rencontrons un couple de Canadiens, Carmelle et Ivan, avec qui on fera le voyage demain vers Luang Namtha.

On va sur le pont, les habitants mettent à l’eau un bateau en bambou avec ses cierges allumés, d’autres offrandes fleuries sont poussées sur l’eau.

Luang Namtha 28 au 31 octobre:

On y arrive en minivan en 7 heures sur une route sinueuse en construction. On passe plusieurs cols, les paysages sont beaux bien qu’enlaidis parfois par les travaux titanesques des Chinois.

Carmelle et Ivan sont très drôles et incroyables. Depuis 9 ans, ils sillonnent les mers du monde. Ça, c'est l’aventure!

La ville n’a aucun charme, on décide de faire un trek dans la forêt avec une nuit dans un village et descente de rivière en kayak. Une Américaine, Émilie, nous accompagne. Tuktuk jusqu'au départ du sentier en forêt. Ça monte pas mal, mais les guides font souvent des pauses pour nous montrer la végétation et son utilisation. Le bambou sert à tout: arc, flèches, tasses, assiettes, casseroles (ils cuiront l’émincé de buffle dedans). Il y a également des plantes médicinales ou comestibles. On voit des arbres solitaires, gigantesques dans la végétation. On dirait des piliers qui supportent ce toit verdoyant qui nous abrite des rayons du soleil.

On fait une pose pour manger, mais attention aux sangsues, y’en a partout et elles aussi aimeraient dîner! On s’inspecte les uns les autres et on élimine les intrus. Le repas est excellent: émincé de buffle à la coriandre et aux piments, tomates, sticky rice. On fait une boule avec le riz et on le forme en cuillère pour prendre la viande dans les bambous coupés en deux.

On émerge de la forêt dans le milieu de l’après-midi et alors qu’on pensait arriver dans le village où on devait passer la nuit, pas du tout, c'est le tuktuk qui nous attend! On est très déçu d’y aller en voiture!

Bref, le village où on arrive n’est guère intéressant. Nous partons à sa visite et on s’arrête à l’école.

Là-bas, des garçons jouent au foot, Enzo les rejoint et on les regarde courir dans tous les sens. C'est très chouette de les voir s’amuser tous ensemble, il y a des petits, des grands qui se joignent à eux. On passe un bon moment, des habitants intrigués nous observent et une maman s’arrête avec son enfant, elle tient absolument qu’Oriane le porte.

Pour la nuit, on est accueilli dans une famille, des matelas sont disposés sur le sol de la grande pièce de la maison. A un bout de la pièce, il y a la cuisine, avec un foyer ouvert et à l’autre bout la tv. La cuisine dégage une grosse fumée, comme dans les chalets d’alpage chez nous. On mange le traditionnel stick rice avec du poulet, qu’on retrouvera pour déjeûner! La maison est en bois et on a vraiment l’impression de dormir dans une grange.

On reprend le tuktuk pour rejoindre la rivière, point de départ de notre kayaking. La balade est génial, on passe de supers moments. Il y a des petits rapides très faciles à franchir.

On rigole bien et on s’arrête sur une berge pour un barbecue de poissons. Les enfants jouent à Tarzan avec une liane et sautent dans l’eau qui est très bonne.

Le lendemain nous partons pour la Thaïlande, une longue journée nous attend pour passer la frontière, puis direction la ville de Chiang Rai.


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